entre voûtes et alcôves

des angles posés et suspendus.

Laura NILLNI
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avec le soutien de la Ville d'Orsay (91)

 Le premier mois de résidence touche à sa fin. Des structures (aux formes à peine esquissées pour la plupart) occupent maintenant presque la totalité de l'espace.

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Lundi commence le deuxième tour de crypte.

minute orthogonale

Entre deux voûtes, les alcôves sont des espaces de repos où l'on retrouve de courts moments de perpendicularité. 

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 En hommage à la loi de la gravitation universelle, les alcôves seront habitées par des éléments suspendus.

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synthèse

L'ombre est toujours révélatrice des formes.

Dans la Crypte, l'ombre devient également le lieu où se consomme le rapport de l'oeuvre avec l'espace.

La synthèse ultime.

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équilibre

tout en réduisant les surfaces d'appui

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perspective circulaire

Désormais, il devient impossible d'envisager un élément isolé. 

Le pilier et la périphérie commencent à interagir.

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Chaque point de vue génère une situation nouvelle.

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dialogues croisés

... avec l'architecture de la Crypte mais aussi entre les sculptures. 

Multiplicité de directions: aux lignes des structures s'additionnent leurs ombres portées ainsi que le réseau invisible qui commence à se générer des unes aux autres. 

Privilégier cette virtualité en laissant des espaces vides pour qu'elle s'épanouisse.

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des essais

Aujourd'hui, une séance très courte pour cause de vernissage ailleurs.
Essais d'intégration de petits modules dans les structures.
Plus tard, ils seront habités par des livres.

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le chemin vers le sol

où l'on découvre de nouvelles possibilités de se plier, 

tout en gardant une (ferme) idée de verticalité.

Plus tard, la pose de charnières permettra un accompagnement intime des voûtes. 

Peau contre peau.

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Ce chemin vers le sol ouvre également une voie latérale.
La périphérie commence à être habitée.

suspension temporaire

... en quête de verticalité.

Mais pour se plier à la contrainte des voûtes, il faudra trouver le chemin vers le sol.

Demain.

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se plier

La périphérie est un mur continu.

Les voûtes naissent à mi-hauteur. Cela rend difficile l'accrochage d'une pièce perpendiculaire au sol.

À moins de faire des compromis:  se plier.

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vendredi: finitions, définitions

Après toute une semaine à tourner autour du pilier, certains choix se définissent,
certaines ébauches de finition s'amorcent.

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Le mouvement centripète ralentit.
L'attention commence à se diriger vers la périphérie.


Vivement lundi.

chaque endroit est un autre endroit

...ainsi décrit Borges le labyrinthe de Minos, dans "la demeure d'Astérion".

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Un vaste château que son unique habitant est condamné à parcourir en solitude.

Chaque pièce, chaque couloir  ressemble aux autres pièces et aux autres couloirs:
Mais chaque endroit est un autre endroit. 

Je garde un module identique pour toutes les structures autour du pilier. 
Les possibilités de combinatoire devront se multiplier. 

Chaque endroit sera un autre endroit.

prendre de la hauteur...

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....  là où le pilier central rejoint les voûtes.

Et composer  une première forme hybride.

équilibre

Ces formes récurrentes arrivent presque seules. C'est mon bagage.

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Le reste est une question d'équilibre.

Bien que posées au sol, les structures ont besoin d'un point d'appui sur le pilier.
Cette dépendance est importante :
L'oeuvre se construit dans le lieu et avec le lieu.

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dialogue

À ses courbes, je commence à opposer mes angles.

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Nous nous apprivoisons.

L'Univers (que d'autres appellent Bibliothèque)

Laura NILLNI
Sur le pilier, l'ombre de la planche se recourbe

Première vraie journée de travail à la Crypte.

Sans radio ni musique, ni même de réseau téléphonique.

Nous sommes la Crypte et moi. Et le silence.

Je connais (ou crois connaître) ce lieu tout en courbes.

Dire que la Crypte est circulaire n'est pas suffisant. 

La Crypte est un lieu où la ligne droite n'existe pas.

Mais le monde est également un lieu où la ligne droite n'existe pas.

L'Univers, que d'autres appellent bibliothèque, dit la première ligne de "La bibliothèque de Babel" de Jorge Luis Borges.

La Crypte est ronde comme la Terre, infinie comme l'Univers.

Mais la courbe ne fait pas partie de mon vocabulaire plastique et je commence par poser des planches droites contre le pilier central. Elles tiennent debout quasiment seules, à peine un infime point d'appui.

Sur le pilier, l'ombre de la planche se recourbe.